Daniel C. Wilson

- First Hybrid... my Birth... a Freak of Nature -

Identité

MADE BY .ANGELUS

Once upon a time

- Un jour j'ai découvert que les monstres existaient... et que j'en étais un -

Il y a des jours où le monde s'égare. Où il ne sait plus vraiment ce qu'il fait. Où les astres pleurent des larmes de sang et où le sol se transforme en lave. Des jours comme ça, on s'imagine que le ciel suinte sous le poison qu'on lui a injecté, on croit que les statues sont un message du christ crucifié. Non, je ne l'ai pas connu, je ne suis pas assez vieux pour avoir assisté à son calvaire, mais si Dieu existe, alors il ne nous hait pas, si créatures du mal que nous sommes, il s'est fourvoyé en nous laissant entre dans sa maison, à nous laisser soupire d'aise à la gorge d'une puritaine trop croyante. Le monde est devenu fou et tout ce qu'on trouve à dire c'est... les monstres n'existent pas, regarde sous ton lit, il n'y a rien. Pourtant, il y a des jours et même des nuits pour que mon simple reflet me convainque du contraire. Je suis le premier, je devrais être l'unique mais il semblerait qu'écouter n'ait pas été mon fort ces derniers siècles, ni que la nature ait décidé d'interrompre sa course à son contraire. Je suis l'hybride, le seul autorisé, fardé d'une légitimité incompréhensible. Alors soufflez-moi ces raisons si vous les connaissez, car je me languis de les apprendre. La vérité est ailleurs dit-on, alors je la poursuivrai.

1200. Une année si ronde. Si pleine. Tant que la lune saigna cette fameuse nuit où elle mit bas.

Δανιήλ. Ou Daniḗl dans une écriture plus intelligible, est né sur l'île plus connue aujourd'hui sous le nom de Chypre, dans une vallée oubliée, un monde déserté où un vampire et une louve vivait d'amour. Impossible diraient les pires mauvaises langues, qui pourraient naître des cuisses d'une louve et de la semence d'une sangsue ? Mais la nature n'est-elle pas si arrangeante avec ses filles ? N'est-elle pas son propre contraire parfois lorsqu'on le lui demande ? Et ce fut précisément ce qu'il se passa. Amoureuse désirant devenir mère... Emilía supplia la sorcière de l'île, Devóra, celle si puissante, de lui offrir cette possibilité, de supplier la terre de rendre son ventre fécond à la semence inerte de son amant. Et le miracle... ou l'hérésie prit forme, arrondissant le ventre plein de l'impensable vérité. Tellement, que la nature demanda un sacrifice en échange de ce miracle, et elle réclama le sang et les os qui lui revenaient : celui de la mère et ceux du père. La mère ne pouvant qu'embrasser le front du nourrisson, avant que l’hémorragie ne commence à se glisser entre ses cuisses, tandis que la magie de la pierre absorbait la vitalité du vampire tout en ne le protégeant plus des rayons destructeurs de l'astre du ciel.

Ce fut à Chypre, avec sa tante, que le petit orphelin qui ressemblait à n'importe quel petit garçon, put grandir, ses yeux s'ouvrant sur le monde comme s'il cherchait à le dévorer, à le cajoler. Daniḗl Cyprianus. Daniel de Chypre pourrait-on aujourd'hui traduire ce nom. Il n'était que cela. Pas de grand nom ou de particule accolé à son prénom, juste l'orphelin qui voyait son appartenance à Chypre, sa terre, son monde, dont il gardera le nom au-delà des siècles comme un frêle souvenir interdit d'un passé, d'un sol qui pourtant fut témoin... de ce qu'il était pour la toute première fois.

1214 - 1225. Et la lame trancha la chair, comme les crocs le feraient ensuite.

Il avait à peine quatorze ans et rêvait d'appartenir à l'une ou l'autre des factions chevaleresques de l'île, malgré que sa tante lui affirmait que c'était une très mauvaise idée, que même la reine était contre. Mais la curiosité est un vilain défaut comme on dit, et il tomba au milieu de l'un des affrontements qui, s'il n'aurait dû être que spectateur, le poussa à réagir, plantant une dague dans le dos de l'un des hommes pour prouver sa valeur et devenir écuyer. S'il y parvint... quelque chose en lui... comme une ombre rampant dans ses entrailles le rendit plus agile encore qu'il ne l'était encore, et la nuit si ronde, si pleine, sembla mourir une nouvelle fois sous la naissance de son fils.

Une première pleine lune... l'instant que l'on n'oublie jamais, celui qui vous rappelle combien vous détesteriez vous retrouver confiné sans espoir de revoir la lueur taciturne de la lune. Cette sensation que l'on ressent lorsque les rayons argentés caressent votre fourrure, que l'air semble chargé d'odeurs que vous n'aviez jamais remarqué... Une nouvelle naissance... la mienne.

Je n'ai jamais oublié ce moment de mon existence, me souvenant de chaque image avec une précision presque chirurgicale. Du goût âpre du sang dans ma bouche lorsque mes crocs avaient arraché la gorge d'un curieux trop envahissant dont la flèche s'était échouée dans l'herbe à moins de dix centimètres. L'animal avait grondé, cette part si bestiale semblant bondir à l'intérieur de moi, faisant mouvoir mes membres et me donner cette envie de sang... A ceci près que les nuits suivantes me guidèrent dans les bois, me laissant incapable de résister à cet appel, à cet envie de courir sans aucune limite que l'océan bordant l'île. Les vagues grondant à leur tour, se fracassant contre les roches, et les chèvres succombant à cette faim venimeuse. J'étais devenu un monstre et ma tante le compris bien trop facilement pour que cela ne me paraisse pas étrange. Ce fut pour cette raison qu'elle en vint à m'expliquer la vérité sur la mort de mes parents... si je ne croyais pas aux vampires, je ne pouvais tout simplement pas nier ce que j'étais, le sang qui maculait encore mon corps nu lorsque l'aube venait enfin chasser l'obscurité. A ceci près que contrairement à ceux de ma... race, l'influence de la lune ne tarda pas à diminuer, je la sentais comme une ruisselante amante venant frapper doucement au battant de ma porte, mais elle ne m'influença pas plus de quelques mois. Ma tante avait pour explication que j'étais différent... Peut-être... peut-être pas. Et puis un jour il y eut cette femme qui rôdait dans les parages, celle dont je croisais parfois le regard, le visage obstinément tourné dans ma direction. Je ne compris pas immédiatement ce qu'elle était, ni ce qu'elle représentait, à traîner ainsi avec la sorcière qui avait causé ma naissance, provoqué l'impensable. Pourtant, elle ne vint jamais me parler, observant celui qui avait finalement poursuivi son apprentissage d'écuyer et qui prenait à présent part aux différents affrontements secouant l'île.  

Plus agile... mon maître d'armes dirait que j'avais ce quelque chose d'animal que les plus grands guerriers possédaient derrière leurs grands airs. Les stratèges restent à l'arrière, les plus efficaces sont les seconds que l'on envoie au combat après avoir envoyé les plus faibles. J'étais cet entre deux, celui qui devenait de plus en plus dangereux avec une arme, tandis que je ne me défendais pas trop mal à mains nues. La femme quant à elle avait fini par repartir sans même ouvrir les lèvres, la sorcière de l'île me murmurant qu'elle était repartie et que cela signifiait que les Sybilles me laisseraient en paix. Les Sybilles ? Je ne connaissais pas ces sorcières à l'époque, celles qui avaient déjà compris ce que j'allais devenir, l'étrangère ayant servi de focus pour que toutes les autres puissent se projeter dans la ligne de mon destin. J'ignore encore aujourd'hui ce qu'elles ont lu pour que jamais elles ne veuillent s'en prendre à l'erreur de la nature... car pourtant, elles la virent cette nuit, celle où une femme me planta un couteau dans le ventre, chienne imprévisible qui désirait venger ce frère que j'avais tué des années plus tôt, celui par qui j'étais devenu un loup. Celle qui m'avait croire vouloir me concéder son innocence, jouant avec la fierté de l'homme que j'étais alors. Vingt-cinq hiver m'avaient vu grandir et celui-ci était les yeux qui me voyaient mourir, mon sang se rependant sur le sol. A la différence que mes paupières se sont soulevées à nouveau, me laissant porter une main à mon ventre, découvrant le tissu déchiré, le sang séché qui avait imprégné chaque centimètre de laine. Et cette impression, ce sentiment qui rampait dans mes entrailles, me laissant passer ma langue sur mes dents et découvrir une paire de crocs si longs, si acérés qu'une entaille apparut sur ma langue, avant de se refermer naturellement, incroyablement. Me redressant, j'avais levé le visage vers le ciel et la chaleur du ciel qui rampait sur ma peau malgré l'incroyable fraicheur rougie par le carmin de mon fluide vitale, j'avais inspiré profondément, avant de laisser mes oreilles prêtés attention à un bruit particulier... ma future proie s'éloignait, marchant péniblement dans la neige, ses pieds s'enfonçant, elle trébuchait... et elle allait regretter de m'avoir ainsi trahi.

1235. Tu voulais être un secret. Mais que sais-tu des secrets ? Qu'ils sont destinés à être toujours ? Que la naïveté te sied si bien...

J'avais parfaitement compris que je n'étais pas normal, une véritable erreur, quelque chose qui n'aurait jamais dû venir au monde, mais que la volonté d'une femme, l'amour d'un immortel, la folie d'une autre et l'inconstance de la nature étaient parvenu à provoquer. Aussi avais-je finalement fini par quitter l'île, abandonnant celle qui m'avait élevé, délaissant celle qui aurait pu m'en apprendre plus à mon sujet sans doute, mais qui s'y refusait, pour tenter de savoir... si j'étais unique. Ce fut à cette occasion que j'ai croisé la route d'un vampire du Synode... la plus belle erreur de ma vie. Son doux visage qui tentait de découvrir... pourquoi le soleil ne me brûlait pas alors que je n'avais aucun bijou... car j'aurais dû en avoir un et pour en avoir un, il aurait fallu que je le leur demande bien évidemment. Sauf que j'en étais totalement dépourvu. Fasciné, intrigué. Je fus capturé, enchaîné, affaibli par l’exsanguination de mon être : un moyen sans doute de me rendre parfaitement inoffensif. A valser, à tanguer, tandis que l'on m'exposait à des plantes sous le regard appuyé des créatures sanguinaires qui semblaient voir en moi un excellent sujet pour leurs expérimentations.

La pièce possédait cette odeur rance alors que la faim me dévorait les entrailles, assez pour que je ne sois pas regardant sur ce que l'on pourrait me proposer pour le repas. Voilà des jours qu'ils m'affamaient. J'en étais certain, comme si la ronde de la lune ne me laissait pas indifférent, quand le loup se languissait de se retrouvait à l'air libre et que le vampire crevait littéralement de faim. Le souffle trébuchant contre mes lèvres, je la sentis, cette odeur ferreur, ce plat que l'on faisait descendre les marches de l'escalier, dont je percevais presque les battements saccadés tandis que j'étais devenu immobile, à l'image de ces prédateurs qui venaient d'entendre une proie suffisamment intéressante pour que le monde cesse de s'agiter rien que pour elle. Je les vis alors pénétrer dans la pièce, mes prunelles dévorées par la faim, ces veines sombres s'étirant sur mes joues et mes pommettes, j'étais certains du spectacle que j'offrais à leurs regards acérés. Tu as faim le chien ? demanda l'une des voix des êtres présents dans la pièce, et ce ne fut qu'un grondement sourd qui parvint à s'esquiver de ma gorge, tandis que mes iris restaient braqués sur la jeune femme que l'on venait de précipiter dans les catacombes de l'enfer. Je le lisais dans son regard qu'elle laissait courir autour d'elle et à ce... Je vous en supplie... qui n'eut d'autres échos que le rire sardonique de l'un des membres du... Synode. C'était ainsi qu'ils s'étaient présentés. C'était même la toute première chose qu'ils m'avaient dites après m'avoir enfermé ici. A croire qu'ils ne voulaient pas que j'oublie ce détail, jamais, que je puisse m'imprégner de leurs visages, de leurs regards, du timbre de leurs voix. D'une main, l'humaine fut poussée, ou devrais-je dire projetée devant elle, assez fortement pour qu'elle en trébuche et se retrouve sur mes genoux. Mes doigts la saisirent par les cheveux, le bruit de mes chaînes cliquetant indifféremment à mon mouvement, tandis que mes crocs se plantaient avec avidité dans cette gorge, me laissant ressentir la saveur particulière, voir même étrange du sang dont je m'abreuvais avec appétit. Intéressant... Que lui as-tu donné ? Les deux. Des voix, indifférentes à mon sens, tandis que je prenais plaisir à arracher la vie pour abreuver la mienne. Victime qui m'indifférait... alors que le Synode m'apprenait mon indifférence aux plantes qui normalement devaient atteindre soit l'une ou l'autre des races dont j'étais issu.

J'ignore encore à ce jour combien de temps je suis resté entre leurs mains, certains souvenirs sont dramatiquement flous, mais ils ont fini par me libérer sans m'offrir l'ombre d'une explication. Je n'avais reçu ce jour-là qu'une seule consigne : celle de respecter les règles que les vampires devaient suivre, au mieux. La menace était sous-jacente... j'aurais dû demander l'autorisation pour tenter d'engendrer l'un des miens, être moins unique et solitaire dans l'univers. Sauf que je n'avais sûrement pas prévu que le Synode chercherait à les éradiquer les uns après les autres... seul mon être faisant exception pour une obscure raison.

1378. Ce n’est pas grave, on est fait l’un pour l’autre, à la fin elle sera là. Mais à la fin il n’arrive qu’une chose... Un putain d’hiver.

- Elle est morte Daniel ! Morte ! Tu croyais qu'ils l'épargneraient ? Qu'ils reculeraient ? La France est devenue folle. Folle à lier ! Est-ce que tu sens ce parfum de chair fumée ? Est-ce qu'elle embrume ton nez ? Dévore tes narines ? Alors c'est juste ! Parce que c'est le dernier parfum qu'il reste d'elle ce soir ! Où étais-tu ? Que faisais-tu ? Malcréant ! Maroufle ! Merdaille ! Auprès de quelle ribaude t'étais-tu égaré pour en oublier Catherine ? Ils l'ont accusée d'hérésie ! Ils l'ont brûlée parce qu'elle a survécu à l'épreuve de l'eau ! Ils lui ont volé son bijou après l'avoir affaiblie avec de la lavande ! Ils l'ont tuée parce qu'on a dénoncé l'immonde liaison qu'elle avait avec toi ! Ces sottards d'héréditaires protecteurs qui savaient ce qu'elle était ! Ces monstrueux fot-en-cul des mains desquelles elle n'a pu s'extraire ! Sais-tu combien d'heure elle a prié, folle caillette qu'elle était que tu parviennes jusqu'à elle ? Le mortel n'en finissait plus de me blâmer de la mort de Catherine, lui, celui qui la servait depuis plusieurs années n'ignoraient rien du fait qu'elle était vampire, qu'elle n'était plus humaine depuis plusieurs siècles. J'ignorais ce qui avait pu se passer, j'ignorais comment elle s'était retrouvée sur le bûchée, ou à proprement parler, pourquoi on l'avait exposée à la rancœur sournoise du soleil, mais l'idée de respirer la fragrance de sa chair calciner me rendait malade et colérique, la rancune envers ces hommes me dévorant... mais plus encore, ce furent mes doigts qui s'enroulèrent autour de la gorge du mécréant, sans prendre garde à ma force, tout en le plaquant contre ce mur souillé d'une humidité taciturne. « Et toi ? Où étais-tu pleutre ? Qu'as-tu tenté alors qu'elle était enfermée et suppliait de l'aide ? » susurrais-je d'un timbre menaçant.

La France... elle avait été le premier rayon à avoir transcendé mon existence, fleur délicate et rougissante. Catherine... Son visage de poupée à la chevelure aussi sombre que l'ébène des bois, telle une Blanche Neige aux lèvres délicatement ourlées d'un rouge carmin, à la peau si pâle, aux gestes si délicats qu'elle faisait tomber dans ses filets tous les hommes qui passaient non loin d'elle. Et bien que je ne sois pas un mortel, ce fut captivé que j'observais la créature qui me scruta, une bague prisonnière de son doigt. Elle possédait cette beauté intrigante, presque impensable en un sens que possèdent les créatures de la nuit... ce qu'elle était. Magnifique déraison auprès de laquelle j'étais resté après avoir déserté les mains du Synodes et leurs petites expérimentations. Après avoir croisé la route d'une blonde, ce visage de poupée également... que je sus reconnaître comme la fille de l'originel tant recherchée. Celle qui sembla se perdre dans l'océan de mon regard, comme captivée, saisit par mon charme... alors que j'y voyais surtout là l'image parfaite d'obtenir quelque chose de celui, dont, indirectement, je descendais en un sens, bien plus que la majorité des vampires très certainement puisque l'essence-même du vampirisme coulait dans mes veines. Allegria... mais elle prit la fuite, me laissant m'expliquer avec l'originel avec lequel je ne tardai pas à passer un pacte : chacun serait là pour l'autre. Si je retrouvais sa fille, je la lui livrerais par exemple, et si... Tout possède un intérêt, et j'étais assez méfiant en ce qui concernait le Synode.

Mais Catherine... s'était glisser dans mon existence, me laissant l'approcher pour découvrir cette étrange et fascinante personne dont je découvris l'esprit si fin. Elle était belle, ravissante, magnifique, d'une beauté invraisemblable... une mauvaise vérité à une époque si troublée. J'avais appris à l'apprécier... à l'aimer en un sens, la considérant comme mienne, mes lèvres connaissant son corps comme si elles l'avaient toujours ébauché. Puis vint le jour où Dante m'appela, le pacte le voulait, il le réclamait, j'avais proposé à la vampire de m'accompagner, mais elle avait refusé... et j'étais revenu trop tard. Et pour la première fois, mon cœur... saignait. La haine venant étreindre mon regard, se noyer sous l'infâme réalité de l'être démoniaque que je serais pour la terre entière si l'on me voyait ainsi. « QU'AS-TU FAIT POUR TA MAITRESSE ? » grognais-je en laissant mes doigts se resserrer autour de cette gorge, de subtiles craquements se faisant percevoir, tandis que l'angoisse, la douleur, marquaient et rougissaient les traits de celui que je considérais comme un traître. « Rassure-toi, tu ne mourras pas seul. » laissais-je filer d'un timbre sourd, alors que d'un geste précis, je lui brisais la nuque pour le laisser tomber au sol comme s'il n'était qu'une chose abjecte qui me répugnait plus qu'autre chose. Mais rien n'était terminé... rien... car le Tribunal n'attendait plus que le jugement dernier.

2006. Et puis après, tu essayes de te rappeler depuis quand ça a commencé et tu découvres que c'est plus vieux que ce que tu pensais, bien plus vieux. C'est à ce moment la que tu réalise que les choses n'arrivent qu'une fois...

Est-ce qu'il vous arrive parfois de maudire le monde entier ? De vous enfermer dans une rancœur maladive fardée d'une incompréhension que vous n'arrivez pas à endiguer, quoi que vous puissiez faire ? Vous arrive-t-il d'avoir envie de faire n'importe quoi ? De briser des nuques, d'arracher des gorges... tout de suite, c'est moins romantique qu'un gamin accroché à sa moto et parcourant les rues à toute vitesse, une fille agrippée à sa taille ? Pourtant, c'est un style qui pourrait être le mien... Mais j'ai passé l'age... Fadaises ! Je vous enivre de mes paroles comme si vous étiez assez crédule pour croire que les années sont parvenues à endormir le caractère emporté qui peut être le mien. Je suis toujours capable du pire... comme du meilleur. Et cette nuit-là... ce fut pour le pire.

Il fallut qu'elle croise ma route, comme si le hasard n'existait pas et que le destin se voulait assez joueur pour remettre en cause la sécurité des femmes capables de m'atteindre. Mais alors je l'ignorais. Alors, je ne la connaissais pas. Elle était là, au mauvais endroit, au mauvais moment... je sortais moi-même d'une soirée animée chez quelques connaissances et je me sentais d'une humeur maussade. Et puis je l'avais aperçue, sa chevelure m'avait immédiatement fait penser à Catherine, mais la ressemblance s'arrêtait là. Elle n'était qu'une humaine parmi tant d'autres, du gibier et j'étais agacé par le Synode et leurs prodigieux mystères, après avoir appris la mort d'un nouvel hybride, tandis qu'il connaissait mon existence et me laissaient mystérieusement en paix. Je me méfiais du jour où ce statut d'épargné viendrait à changer et je posais minutieusement mes cartes. Je trouvais des alliances, je tissais une sorte de toile et faisais en sorte de finalement avoir un minimum de ressources si le jour de la disgrâce devait un matin se profiler. Ainsi, ce fut sans faire attention à la douceur délicate de ses traits que j'enfonçais mes crocs dans sa gorge pour m'abreuver de son sang, la plaquant contre un mur après lui avoir demandé d'aimer ça. Étais-ce de la perversité ? Non, je voulais simplement que nous ayons l'air d'un couple et que personne, jamais, ne vienne interrompre nos ébats dans cette ruelle perdue. Je l'entendais gémir tandis que je lapais sa vie, la lui dérobant sous une délectation pernicieuse. Peut-être que ce fut cette soumission involontaire, ce plaisir redoutable qu'elle me laissait entendre, mais je lacérais mon poignet pour lui mener à ses lèvres tout en croisant une nouvelle fois ses prunelles pour lui enjoindre de boire mon sang cette fois-ci. Je lui offrais cette seconde ébauche pour rejoindre ma condition sans même faire attention à elle, désirer la connaître. Non, rien n'avait d'importance. « Tu vas oublier chaque moment de cette nuit où j'étais présent. » ajoutais-je en la regardant une nouvelle fois dans les yeux... une seconde avant de lui briser la nuque sans l'ombre d'une hésitation pour laisser s'échouer au sol cette jeune femme que j'avais attiré à l'écart pour cette dernière esquisse. Son corps légèrement dissimulé, j'avais incliné mon visage de gauche à droite pour faire craquer mes cervicales, avec cette indifférente sensation de me sentir mieux. Certaines personnes aiment peindre... si cela m'arrive, la seule chose réellement capable de me détendre restera de tuer. Mais elle ne mourrait pas, elle survivrait et deviendrait une hybride, de quoi ennuyer quelques personnes de ma connaissance. Un sourire se dessina alors sur mes lèvres tandis que replaçant mon manteau, je m'éloignais dans l'obscurité à pas de loup.

Aujourd'hui. - Non, moi je le suis beaucoup plus ! - Moi d’ici à Barcelone ! - Moi d’ici jusqu’au ciel ! - Moi encore beaucoup plus ! - Combien ? - Trois mètres au dessus du ciel.

Rebecca. C'était le prénom qui s'imprégna dans mon esprit dès qu'elle avait passé la porte de mon bureau pour l'entretien, Charlène nous quittant pour se marier et suivre son cher époux à l'autre bout du pays, il fallait bien que quelqu'un soit ma secrétaire. Cela faisait déjà quelques temps que je m'étais installé dans cette ville, y étendant ma société, et y fondant le siège, trouvant le nom de la ville plus qu'amusant en ce qui me concernait. La cité de la pleine lune... un humour pire que tout, mais qui pouvait prétendre en avoir quelque chose à faire ? Nous rôdions, un point c'est tout. Nous existions. Les siècles s'étaient écoulés, me laissant m'enrichir, me faire la main, des contact, et continuer à vivre et non à survivre contrairement à ce qu'il aurait dû être. Le petit animal domestique n'avait pas été très obéissant, et le Synode passait encore son temps à chasser certaines des créatures que j'avais transformée. Mais qui pouvait l'affirmer ? Certaines n'arrivaient même plus à se souvenir de ces instants... ce qui était une réalité pour Rebecca. Elle ignorait, malgré qu'elle sache ce que j'étais, que j'étais responsable de ce qu'elle était devenue. Combien même mon cœur avait semblé trébucher à sa vision et s'étourdir au-dessus du ciel, surplombant les nuages... Comment était-ce possible ? Comment maudire le ciel et le destin ? Ces foutues sybilles devaient le savoir depuis le début et c'était bien gardées de me mettre en garde. Au lieu de cela, lorsqu'elle s'était assise face à moi dans mon bureau, je l'avais questionnée comme si de rien n'était. Je l'avais écouté, mémorisé chaque intonation de sa voix, retenu chaque détail qui composait ses gestes... presque un automatisme, comme si j'avais besoin de la boire à nouveau, mais d'une toute autre manière à présent.

Bien sûr, je lui avais offert le poste. Dès l'instant où je l'avais vue, toutes les autres avaient cessé d'avoir de l'importance. Comme une... malédiction, une obsession. Mais j'étais incapable de lui dire le fond des palpitations assassines de cet organe dans ma poitrine. Je jalousais la moindre main effleurant sa peau et je crèverais, sans mauvais jeu de mots le seul être qui s'en prendrait à elle. Ce fut pour cette raison que je lui avais révélé ce que j'étais... un hybride, pour qu'elle prenne conscience que quelque chose de dangereux rôdait, quelque chose qui risquerait de s'en prendre à elle et de la tuer. Et j'agissais... comme en ces temps oubliés où la cour était de coutume et où les gestes étaient bien plus emplis de sensualité qu'aujourd'hui. Il m'arrivait de me poster derrière elle, de venir humer le parfum de sa chevelure, de déposer une main sur sa taille ou bien encore son épaule, de l'y laisser glisser, d'affronter son regard, de savourer la proximité de nos traits. Il y a comme une alchimie entre nous, je ne suis pas fou, je ne le suis pas à ce point disons. Mais je ne sais pas comment m'y prendre pour qu'elle comprenne... Je ne veux pas la traiter telle une catin, je sais qu'il y a... Bon sang, peut-être suis-je fou finalement, pour croire en ces fadaises ridicules, mais elle est comme une ancre alors que je n'aurais fait qu'errer jusqu'à présent.

Et le monde entier risquerait de me la prendre, de ma la dérober. Mais peut-être ai-je finalement trouvé la louve qui fait battre le cœur du loup ancré dans ma poitrine... L'alpha ayant trouvé sa Lupa. Pourtant, rien n'est aussi simple. Rien ne l'est jamais. La ville ne cesse de voir grossir ses rangs de créatures et je me méfie de l'arrivée de certaines personnes...

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Félicitations

- Tu es officiellement un occupant de Moonlight City. -

Après lecture de ta fiche, il semble que tout soit en ordre. Il n'y a rien à redire là-dessus et par conséquent la prochaine étape est celle que tu attends impatiemment.. LA VALIDATION !
Nous avons donc le plaisir de valider ta présentation et de t'accorder la couleur caractéristique à ton groupe. :
Tu es officiellement un occupant de Moonlight City et peux, dès à présent, participer à l'histoire de cette ville en y laissant ta propre trace. Cependant, n'oublies pas de nous demander un logement ici, du moins si tu souhaites avoir un toit où passer la nuit, autre que la chambre d'hôtel.
N'oublies pas non plus de signaler ton avatar si ce n'est pas déjà fait, Ici, afin de nous faciliter la mise à jour du bottin des avatars pour les nouveaux arrivants.

Penses aussi à poster ta fiche de liens, ainsi tu pourras rapidement avoir tout plein d'amis, ou au contraire, d'ennemis..

Pour terminer, nous te souhaitons à nouveau bienvenue et surtout, amuses-toi bien dans la ville de tous les dangers. Et n'oublies pas.. que tôt ou tard nos secrets sont dévoilés.

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