Prénom(s) : Gauvain "Gwaine", Théodore • Nom : Jezequel • Date de naissance : 20 août 1686 à Ouessant en France • Âge : 326 ans• Métier / Études : Conservateur du Musée • Statut social : Officiellement célibataire, officieusement en couple • Orientation sexuelle : Homosexuel non assumé • Groupe : The Vampires • Avatar : Ben Barnes

   

Caractère -------------------------     • Accueillant • Apaisant • Attentif • Audacieux • Autoritaire • Beau parleur • Cérébral • Charismatique • Confient • Consciencieux • Contemplatif • Coquet • Courtois • Cultivé • Curieux • Cynique • Décent • Délicat • Digne • Diabolique • Discret • Distingué • Doucereux • Égoïste • Énigmatique • Excessif • Expansif • Flatteur • Fougueux • Franc • Galant • Gentil • Gourmand • Impatient • Impulsif • Indépendant • Intelligent • Ironique • Jaloux • Logique • Loyal • Maniaque • Mature • Mystérieux • Narcissique • Ouvert • Optimiste • Passionné • Passionnel • Possessif • Protecteur • Prudent • Pudique • Rabat-Joie • Rancunier • Rationnel • Réaliste • Réfléchi • Rêveur • Romantique • Respectueux • Sage • Sensible • Serein • Sérieux • Snob • Susceptible • Taquin • Tendre • Têtu • Vieux-jeu • _____________________________ Des choses à savoir • On lui donnerait le bon Dieu sans confession, mais les apparences sont trompeuses. Il faut se méfier de sa bouille angélique. • Il n'est pas ce qu'on considère chez les vampires comme végétarien, pourtant il n'en reste pas moins un pacifiste. Il est distingué, la barbarie ce n'est plus sa tasse de sang. Les humains sont sa nourriture et il les respecte pour cela. • Dans ses manières, ses gestes, sa facon de penser et de parler, il est resté très bloqué dans le XVIIème siècel qui l'a vu grandir. • C'est un fin gourmet, malgré sa condition de vampire et le fait que de vrais aliments ne lui apporte rien, il apprécie les mets délicats et le doux parfum des plus grand crus. C'est un grand amateur de vin, qui possède son propre domaine viticole. • C'est un collectionneur, en tout genre, tableaux, livres, pierres précieuses, tapisseries etc... il fonctionne par période, quand il se lasse d'un sujet, il en change. • Il fume beaucoup, il a toujours fumé, mais jamais autant que depuis qu'il a rencontré ce maudit lycan qui lui a ravit son coeur. • Il est plus gay que bi, les femmes ne sont qu'un parraitre, on lui a appris que l'homosexualité c'est mal, il le cache donc sous une facade de gentlman et n'assume pas du tout ce côté là de sa personnalité. Ce qui en rend d'autant plus complexe sa relation avec Leon. • Après sa transformation, il a rejoint son créateur dans sa petite famille, un groupe de vampires uni et soudé, dont il fait toujours parti et dont il est maintenant un des plus anciens. • Son clan est en guerre ouverte depuis des siècles, bien même avant sa propre venue sur terre, avec une meute de loup-garou, qu'il a donc apprit à haïr et à pourchasser, sans en connaitre la réelle raison. C'est comme ca, et il a perpertré cet enseignement aux vampires qui les ont rejoins après lui. • Leon fait parti de cette meute ennemie à son clan. C'est pourquoi il se hait de l'aimer autant. Car il ne peut plus se passer de sa présence • Comme tous vampires il est capable de contrôler l'esprit des humains, seulement, il ne s'en sers jamais -ou presque- il n'aime pas faire intrusion dans l'esprit d'autrui, il préfère les manipuler par la paroles, c'est un excellent orateur. • La solitude lui fait extrêment peur. • Il a beau avoir traversé plusieurs siècles, il agit encore bien souvent comme s'il était au dix-septième siècle. Il est donc percu comme étant assez marginal et atypique. • Un de ses plus grands regrets, celui de n'avoir pas eu la chance d'être père. Des vampires, oui, il en a créés, mais ce n'est pas pareil, cela ne compensera jamais le fait qu'il n'a pu et ne pourra jamais plus avoir un enfant qui serait la chair de sa chair. • Une chose qu'il apprécie dans l'évolution, surtout au niveau des moyens de locomotions, c'est la moto, la vitesse, l'adrénaline que cela procure et lui fait se sentir... vivant. • Il est aussi un excellent cavalier et possède plusieurs chevaux.

   

Quelques Questions -------------------------     QUESTION 1 : Avez vous connaissance du surnaturel ? Si oui comment l'avez vous appris ?    Gauvain le connait depuis plus de trois siècles. Le destin, une rencontre un peu étrange, un choix qui lui a été offert. Il était avide d'aventures, de découverte, et au lieu d'en avoir peur, il embrassa ce monde en offrant sa vie pour en faire partie. Ce monde surnaturel il l'aime, et pour rien au monde il ne regrette son choix, même si tout ce qui le compose ne lui plaise pas forcément toujours.    QUESTION 2 : Connaissez vous le vampire originel ? Si oui, comment ?    Il ne le connait pas personnellement, mais étant un vampire, il en a bien entendu parler à maintes reprises depuis sa création. Gwaine aimerait pouvoir avoir la chance de le rencontrer un jour.    QUESTION 3 : Depuis quand êtes vous en ville ?    Le francais est arrivé en ville il y a de cela maintenant un tout petit peu moins de deux ans. Il cherchait à fuir devant l'évidence des ses sentiments et ayant connaissance de Moonlight City, ville par laquelle il est déja passée par le passé, et s'y étant plus, il a choisi d'y revenir, de reprendre son ancien manoir qu'il avait laissé à l'abandon et de reprendre les rennes du Musée comme auparavant.    QUESTION 4: Que pensez vous des meurtres qui commence à se multiplier ?    Gwaine ne préfère pas trop s'en mêler. C'est un homme calme, posé et réfléchi, et ne voulant pas être suspecter de quoi que soit, lui qui prend toujours soin de ne pas tuer, il se garde d'avoir un quelconque avis, afin de se protéger de rumeurs qui pourrait lui nuire.

   Derrière l'écran

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• Surnom : Bittersweet / CeL    • Âge : too old too be told    • Comment avez vous connu le forum ? : en fouinant sur Bazzart ♥    • Comment trouves tu le forum ? : très sympa, harmonieux, design qui donne envie    • Avez vous autre chose à rajouter ? : j'espère me plaire ici ^^    • Code règlement : Validé par Léna V.Holmes

   

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Ben Barnes [color=red]•[/color] Gauvain T. Jezequel

   

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Once upon a time

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Debout, un bras croisé sur son torse, le second en appui sur le premier, tenant entre ses doigts une cigarette qui se consumait d'elle-même, derrière la porte-fenêtre de sa chambre, légèrement entrouverte, donnant sur le balcon qui surplombait son immense propriété, cheveux au vent, par la petite brise qui s'introduisait dans l'ouverture, Gauvain avait le regard dans le vide. Ses grands yeux sombres fixaient l'horizon, ne prêtant nullement attention à la beauté pure de ce parc qui était le sien, fait de buissons et de verdures parfaitement bien entretenues, les allées aux pavés scrupuleusement alignés, les fleurs colorées qui agrémentaient visuellement le tout et faisaient profiter de leurs subtiles senteurs, les narines ravies des quelques personnes vivant là, mais aussi des potentiels visiteurs ou mêmes passeurs qui se promèneraient alentours. On frappa à la porte. « Entrez ». Un grincement à peine perceptible, mais suffisant pour que le jeune homme d'apparence ne l'entende, lui indiqua que la personne qui avait frappé, pénétrait dans la grande pièce claire, aux murs beige et marrons, finement décorés de liserés de feuilles d'or. « Monsieur, l'aube arrive à grands pas, vous ne devriez pas rester plus longuement en extérieur. Je vous en conjure. » Du haut de son mètre quatre-vingt-cinq, il regarda son majordome, puis il leva les yeux au ciel, tout en haussant les épaules, et se retourna, dos à la pièce et à son serviteur, le regard à nouveau fixé sur la ligne d'horizon, d'où il pouvait apercevoir les premiers rayons du soleil cherchant à percer la nuit noire qui tentait de résister à cet assaut. « Je vous remercie Arthur, je m'en viens sous peu, veuillez préparer le salon, nous aurons de la visite dans la matinée, veillez à bien tirer les rideaux, que le soleil n'y pénètre pas. » Sur ces mots, le grincement de la lourde porte en bois lui indiqua que cette fois, l'homme venait, comme il le lui avait ordonnait, de quitter la pièce, le laissant seul à sa rêverie.

Ce cher et bon vieux Arthur, fidèle et loyal, comme il y avait longtemps qu'il n'en avait point eu, était un humain tout à fait ce qu'il y avait de plus normal, mais qui n'était pas sans savoir la véritable nature de celui qui l'employait. Gauvain s'entêtait à ne prendre pour serviteur, uniquement des humains, bien plus docile et obéissant et surtout bien moins tenté de se rebeller, qu'un autre individu de sa nature. Toujours debout, le dos bien droit, tout près de la porte vitrée, il la ferma, coupant net le passage du vent dans la demeure, écrasa la cigarette dans un cendrier et croisant les bras devant lui, son regard assombri fixant loin au-delà de la ligne d'horizon, ses pensées s'égarèrent dans un lointain passé qui fut un jour un bien heureux présent. Il se laissa gagner à la mélancolie en songeant à l'époque où il n'était encore qu'un enfant, un... humain.

Des bruits de petits pas qui courent sur le gravier, des rires enfantins qui inondent et égayent les murs de ce grand manoir situé à Ouessant, ville natale de Gauvain. Il y vit le jour un vingt août de l'an mil six cent quatre-vingt-six. « Gauvain Théodore Jezequel, revenez par ici voulez-vous. Et venez saluer vos oncle et tante et cousins qui prennent congé de nous sur l'heure. » Le petit garçonnet haut comme trois pommes qu'il était alors, avait accourut, en gentil fils héritier qu'il était et se plaça à la gauche de celle qui l'avait mis au monde, faisant face à sa famille sur le départ. Se triturant les mains, il leur adressa un sourire éclatant, fit une légère révérence, comme son maître instructeur le lui avait enseigné et s'adressa à eux, avec toute la courtoisie et la politesse dont un enfant de cette époque était capable. « Adieu ma tante, adieu mon oncle, adieu mes cousins, au bon plaisir de vous revoir. » Gwaine avait subi une éducation stricte due à la haute position sociale de ses parents en France, cependant, il eut la grande chance que ces derniers furent attentifs à lui, ne le laissant pas uniquement aux bons soins de nourrices et d'éducateurs. Évidemment, leur situation ne leur permettait pas de passer autant de temps qu'ils ne l'auraient souhaité avec leur progéniture, mais ils prenaient grand soin de s'en accorder aussi souvent qu'ils le pouvaient.

Ce souvenir décrocha un petit sourire furtif sur le visage de l'homme qui avait vécu cette anecdote. Cela s’était passé il y avait plusieurs siècles, et pourtant sa mémoire était intacte. Le plus infime des détails lui revenait en tête, il aurait été capable de donner un descriptif très détaillé des décors, des couleurs, des matières, des senteurs de ce moment. Cela raviva encore plus de souvenirs, de bien plus vif, de bien plus gai, de bien plus douloureux aussi.

Enfant, adolescent du grand monde, son plus grand point noir, fut qu'on ne lui permit pas d'exercer sa passion, celles des beaux mots. En effet, Gauvain, depuis son plus jeune âge aimait lire, mais aussi, et surtout écrire, seulement, quand on est héritier de la noblesse, on ne doit pas avoir ce type de loisirs, considérés comme indigne d'une personne de haut rang, tout juste bon pour le peuple d'en bas. On a le droit d'apprécier ces arts, mais ne surtout pas les appliquer soi-même, et pourtant, le jeune garçon, lui, qui n'avait pourtant rien de rebelle dans l'âme ne pouvait s'empêcher de se rêver auteur, écrivain, romancier ou encore poète et à l'abri des regards, il s'adonnait sans l'ombre d'un remord à sa passion, même s'il en était contraint à garder ses précieux écrits, cacher, sans pouvoir les faire lire à qui que ce soit. C’était cela, mais aussi pour étancher sa soif de découverte et de voyage, qu'il se décida de quitter le nid familial à l'aube de sa majorité, pour le nouveau continent. La nouvelle ne fut pas accueillie avec grand enthousiasme au sein de la famille Jezequel, mais ils aimaient trop leur fils unique pour l'empêcher de réaliser ce rêve-là, malgré qu'ils avaient espéré très fort, qu'il reprendrait dignement le flambeau familial. À vrai dire, ils espéraient en le laissant partir, qu'il reviendrait bien rapidement, se rendant compte que les siens lui manquaient. Mais Gauvain ne revint jamais. Il croisa sur sa route vers le pays de l'oncle Sam, l'homme, si tant est qu'on puisse l'affubler de ce nom, qui changea sa vie à jamais, lui offrant ainsi, l'immortalité.

La rencontre se passa durant son long périple à la poursuite de son Eldorado. Le jeune homme, qui n'avait, en dehors de ses parents aucune attache qui pouvait le retenir en France, espérait en partant ainsi, qu'il pourrait enfin exercer, ce pour quoi il considérait être fait, être né : l'écriture, et vivre de cela, bien qu'il n'eut nullement besoin de travailler pour pouvoir avancer dans la vie, jour après jour. Cet homme qui bouleversa sa vie partagea sa route un long moment, avant de lui faire la proposition qui l'amènera à être toujours de ce monde aujourd'hui, et avoir vu partir tout ceux qui lui étaient chers. « Je vous avoue Monseigneur, que vos dires me laissent dans la brume la plus complète. Puisse cela être vrai ? Puissiez-vous être vraiment ce que vous prétendez ? » L'homme en question l'observait, le regard confiant, pas un seul battement de cils ne venait troubler l'impassibilité de ses traits. « Je ne remets pas en doute votre parole, loin de là. Mais permettez-moi tout de même ce brin de scepticisme. J'ai reçu une éducation m'apprenant que cela ne se pouvait. » Son interlocuteur acquiesça d'un léger mouvement de tête signifiant à Gwaine qu'il comprenait et ne lui en tenait point rigueur. Son pragmatisme l'avait fait douter, mais il ne fut pas si étonné que cela. Plus les jours passaient et plus il s'était questionné sur son compagnon de route, ne le croisant principalement qu'à la tombée de la nuit, alors qu'il disparaissait dès que l'aurore se faisait claire. Et bien entendu, en jeune adulte cultivé qu'il était, et surtout en lecteur assidu des plus grands livres, il ne pouvait qu'avoir connaissance des légendes concernant les vampires. Car il s'agissait bien là d'un de ces buveurs de sang à vie prétendue aussi longue que l'infini. « Laissez passer cette nuit, laissez mourir l'astre solaire, prenez ce temps pour y songer et nous nous retrouverons demain au crépuscule. Vous me donnerez votre réponse sur l'heure. En attendant mon cher Gauvain, je vais prendre congé de vous. Adieu, mon ami. » Le jeune noble resta debout seul, perplexe. Il avait vingt-quatre longues heures devant lui pour réfléchir à cette proposition, dont au fond de lui, il avait déjà décidé de sa réponse.  

Le soir venu, il retrouva l'homme comme convenu. Un sentiment d'anxiété mêlé à de l'excitation l'envahissait. La veille, il n'avait su trouver le sommeil, repensant sans cesse à son étrange conversation. Il avait ressassé chaque parole, chacune des déductions, que lui-même avait pu faire sur le compte de son nouvel ami. Il avait très largement pesé les pours et les contres à cette perspective d'avenir, bien qu'il ignorait pourquoi le vampire l'avait choisi lui, ni les raisons de cette proposition. Au petit matin, avalant à grandes gorgées un énième café noir qui lui brûlait les lèvres et le palais, il en vint à la conclusion, que les pours gagnaient largement sur les contres. Le seul véritable point noir était de devoir renoncer à jamais aux siens. Mais n'était-ce pas ce qu'il était déjà en train de faire ? Même renoncer à la clarté du jour ne lui était point dérangeant. Au fond, dès le départ, il avait su qu'il accepterait. Lorsque celui qu'il percevait comme un seigneur et qui lui avait fait cette offre si généreuse arriva à sa hauteur, Gauvain ne lui laissa point le temps de prendre la parole, s'adressant à lui avec empressement. « Vous m'avez demandé de répondre sur l'heure lorsque nous nous rencontrions à nouveau. Voici donc ma réponse : je remets ma vie entre vos mains, faite de moi l'un des vôtres. » Un sourire émergea sur le visage du vampire, et tous deux s'isolèrent. Une pointe d'appréhension faisait battre, une dernière fois, le cœur du jeune homme plus rapidement qu'à l'accoutumée, mais il ne renoncerait pas, il ne reviendrait pas sur sa décision, il était un homme d'honneur. Le lendemain, il ne serait plus. Un long regard silencieux et entendu fut échangé entre eux avant l'instant fatidique. Le cœur de Gauvain n'avait jamais battu si vite en sa poitrine, si vite, qu'il crut qu'il allait s'en décrocher de lui-même. Puis, sa vision se troubla, tout devint flou autour de lui, il ne distinguait plus rien excepté l'ombre du vampire qui venait de lui percer la chair, juste à la base du cou. Gwaine ferma les paupières, une sensation étrange s'empara de tout son être, une sensation de béatitude, de plénitude. Il se laissa complètement emporter dans un tourbillon délicieux au fur et à mesure que le sang qui pulsait dans ses veines, que la vie s'échappait de corps encore humain. Puisqu'il était parfaitement consentant, l'expérience de la morsure ne pouvait être la même que pour une simple victime qui servirait uniquement de repas. Dire qu'il n'avait ressenti aucune douleur serait mentir. Les canines pointues s'enfonçant lentement à travers la mince épaisseur de sa peau, lui donnait l'impression d'aiguilles, mais cela lui procurait grand bien, presque jusqu'à l'évanouissement. À son réveil, il ne sut ce qui s'était passé par la suite, c'était le trou noir, et à vrai dire, cela était probablement préférable pour lui de l'ignorer, du moins pour le moment. Un jour il apprendrait, lui aussi serait amené à transmettre ce don. À son réveil, Gauvain se sentait... différent, et en même temps, il avait cette impression de n'avoir jamais autant été lui-même qu'en cet instant.

Gwaine porta une main à l'endroit exact où il avait reçu la morsure qui le rendit immortel, qui fit de lui un être de la nuit, voilà plus de trois siècles maintenant. À y repenser, il y sentait à nouveau le contact pénétrant des crocs de son créateur, il en ressentait encore la douleur aiguë, mais si délicieusement exquise. Toujours au même endroit, debout, derrière sa porte-fenêtre, face à l'horizon, perdu dans ses pensées, il n'entendit pas — ou feignit de ne pas entendre — que son fidèle serviteur avait une nouvelle fois frappé à la porte. C'était tout juste s'il remarquait que le soleil n'était plus très loin de montrer son chaud et doux visage sur Moonlight City. L'envie de goûter à nouveau, rien qu'une fois, à ses rayons brûlant, lui léchant sa peau pâle, lui était très tentante, quitte à risquer de s'y bruler. Rien qu'un instant, un court instant... « Leon ! » Gauvain, en criant ce nom, recula vivement de plusieurs pas. Non, il ne pouvait pas prendre ce risque totalement futile, inutile et parfaitement dangereux. La porte s'ouvrit en éclat. « Monsieur, tout va bien ? » Le vampire opina béatement du chef, l'oeil hagard. Le majordome, qui s'était inquiété pour son maître, était resté sagement derrière la porte dans l'attente que ce dernier finisse par l'entendre et sorte de sa chambre. Mais au cri qui avait retenti, provenant de l'intérieur et craignant le pire, il n'avait pu se retenir de pénétrer dans la pièce. Tout en posant sa question, Arthur avait sauté sur les épais rideaux en velours pourpre et liserés dorés, afin de mettre un terme à la course des rayons du soleil dans l'antre de la chambre et de les empêcher de changer monsieur Jezequel en torche "vivante".

« Merci Arthur, j'étais absorbé dans des rêveries qui m'ont embrouillé l'esprit et font que j'en ai oublié que le matin se levait. Je pense me reposer un peu avant l'arrivée de notre invité, réveillez-moi au moins une bonne heure avant. » Le majordome se pencha révérencieusement, puis s'éclipsa plus discrètement qu'il n'était entré. Gauvain n'en revenait pas de ce qu'il avait failli faire et surtout il ne pensait pas que l'absence du soleil dans sa vie lui pesait à ce point. Il avait pourtant connaissance qu'il existait une solution pour remédier à cette contrainte qui était imposée aux vampires, mais il s'était refusé d'y avoir recours, préférant vivre comme sa nature le voulait. Il se débarrassa de son costume trois-pièces, et s'allongea sur le dos dans son lit, bien trop grand pour lui seul, les mains derrière la tête. Le vampire baissa les paupières, ses pensées revenaient sur l'incident qui venait tout juste de se produire. Ce nom... Pourquoi était-ce ce nom qui lui avait fait prendre conscience du danger auquel il s'exposait ? Question inutile. Gauvain en connaissait très bien la réponse. C'était juste tout bonnement inconcevable pour lui de se l'admettre, mais il était amoureux de Leon, alors qu'il ne le devrait pas. Le jeune homme était son ennemi, c'était comme ça, il ne pouvait se permettre de penser autrement, son clan ne le permettrait pas. Et puis, Leon, outre le fait d'être un lycan faisant partie de cette meute qu'il exécrait, était un homme... un homme.

Gauvain n'arrivait pas à trouver le repos, voilà que maintenant il se remettait à penser à ce loup-garou. Comment cela avait-il commencé ? Pourquoi s'être amouraché d'un ennemi dont il ignorait même les réelles raisons à cette haine que leurs deux clans se vouaient ? En effet, celui qui avait fait de lui un être de la nuit était en quelque sorte le chef d'un petit clan de vampires très soudés. Une famille unie qu'il avait rejointe après sa transformation sans l'ombre d'une hésitation. Famille dont il est l'un des plus anciens aujourd'hui, beaucoup ont péri suite aux guerres incessantes avec cette fichue meute de lycans qui les cherchaient constamment. Cette haine féroce existait depuis bien avant sa propre naissance et on lui avait toujours compté que les loups-garous en étaient à l'origine, il les avaient crus, leur faisant confiance, ne cherchant pas vraiment à mettre leur parole en doute, il tenait à s'intégrer du mieux possible. Il avait subi puis été de ceux qui lancé les attaques, toujours pour se venger de la précédente que la meute avait menée contre eux, et ainsi de suite. C'était une spirale sans fin, la vengeance entrainait encore et toujours la vengeance, jusqu'au jour, il y a quelques années de cela, Gauvain fit la rencontre d'un nouveau membre de la meute : Leon. Dès le premier regard, il ressentit quelque chose d'autre que de la haine envers cet être qu'il aurait pourtant du détester. Il réussit péniblement à cacher son trouble, surtout qu'il se refusait à éprouver quelconque sentiment de cet acabit envers un homologue masculin. C'était mal, c'était contre nature, c'est ce qu'on lui avait toujours répété déjà à l'époque où il était encore humain et qui était méchamment ancré dans son esprit, resté malgré les années, malgré les siècles, assez vieux jeu. Pourtant ce n'était pas la première fois qu'il ressentait du désir pour un homme. Il avait eu des conquêtes féminines aussi bien sûr, parce que c'était ce que l'on attendait de lui, mais il n'était jamais aussi satisfait que dans l'autre cas. Il exécrait ressentir cela, et encore plus pour Leon, mais une fois il avait craqué, une seule fois leurs lèvres s'étaient rencontrées, et depuis, le jeune homme l'obsédait et envahissait toutes ses pensées. Il l'avait fuit, et était arrivé de cette manière à Moolight City, dont il savait être un repère de surnaturel, espérant ne plus croiser sa route, bien qu'il lui serait difficile d'éviter les affrontements qui les opposés et si jamais cela se produisait, il lui serait difficile de cacher aux siens ce qu'il ressent. Il avait donc depuis quelques mois, pris quelques distances avec sa famille qui ne comprenait pas. Justement, l'un d'eux viendrait lui rendre visite la nuit suivante, pour une petite pause repas. Il ne s'était pas reposé, Arthur venait le réveiller. Il avait faim, mais ne songeait encore qu'à Leon. Cet abruti lui manquait.

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